Ce vendredi 17 octobre à Aplahoué dans le département de couffo, au bénin à 141 km de cotonou s’est tenue l’ouverture de la 8éme édition de la foire agroécologique et de restauration des mets locaux en voie de disparition.
Organisée par le réseau JINUKUN en collaboration avec la Fédération agroécologique du Bénin FAEB, cette édition porte le thème : Pour une souveraineté alimentaire, promouvoir l’agroécologique , a été marquée à l’ouverture par la présence des hautes instances dont le préfet du couffo avec sa suite composée du maire de la région.
En effet, cette édition de la foire agroécologique revêt d’un caractère régional car reçevant une délégation d’une dizaine de pays africains et européens dont la suisse. Pour les promoteurs, l’objectif de cette foire c’est de reconnecter les producteurs aux savoir-fairs ancestraux et la population aux mets locaux.
“ Il faut que nous changions de pratiques agricoles, changer nos manières de manger pour ne plus etre des sujets à des maladies incurables comme le cancer…raison pour laquelle JINUKUN depuis une dizaine d’années à la suite des campagnes contre les OGM a decidé de passer à l’action en organisant ces espaces ouverts pour la restauration de nos mets locaux parce que nos mets locaux nous échappent. on est abonné aux chwarma et nous devons cesser ça ” a laché patrice sagbo, membre fondateur du réseau JINUKUN dans son discours d’ouverture
En outre, cette foire a pour objectif d’interpeller les décideurs sur l’importance de sensibiliser les producteurs sur les pratiques agroécologiques. Et pour le préfet du département de couffo , la cause est bien que juste et noble car pour lui, l’intelligence et la croissance humaine vient d’abord de l’alimentation.
“ Si c’est vrai que ce que nous mangeons est notre médicament, nous devons alors nous préoccuper de comment nous produisons. comment nous produisons à partir de nos semences et que la nutrition et l’alimentation reçoivent l’attention requise…parce que si la nourriture n’est pas bien concoctée alors nos cerveaux respectifs ne pourront pas se connecter correctement et nous aurons un peuple composé de populations inintelligents parce que qui mange bien réfléchit bien, qui mange bien travaille bien ” a lâché le préfet du couffo, Christophe MEGBEDJI
Pour les autorités présentes à la cérémonie, la cause est noble et mérite plus d’implication et une écoute politique particulière. Et cette action est entre de bonne voie puisque le Bénin s’est récemment doté d’une stratégie nationale d’agroécologie.
Cette cérémonie a été également l’occasion aux partenaires de cette foire dont notamment l’AFSA ( Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique ) , de rappeler les enjeux cruciaux autour de cette problématique agroécologique et des semences paysannes et de rappeler aux décideurs que la menace rôde et qu’il ne faut dormir sur les victoires deja acquises.
“ Si nos paysans perdent leurs semences, ils perdent leur autonomie, leur dignité et leur pouvoir économique. Ils deviennent des producteurs dépendants, soumis aux fluctuations des marchés et aux diktats des multinationales.” confie Famara Diédhiou , chargé de programme à l’AFSA
Les attentes des organisateurs sont donc clairs et net, l'agroécologie reste et demeure la voie royale pour une souveraineté alimentaire totale en Afrique et pour ce faire, les autorités politiques doivent investir davantage leur temps et ressources dans cette dynamique afin d’accompagner les producteurs à changer de pratiques agricoles parce que nous n'avons qu’une seule santé.
